Future consommation de l'IA en France (vs les stations de recharge rapide)

[sim_v]

Avec toutes les annonces d’implantations de centres de calcul pour l’IA en France. Je me demande ce que va représenter l’empreinte énergétique de ces data centers français par rapport à l’usage des stations de recharge rapide dans notre beau pays.

Sur France Info, j’entendais, il y a quelques jours, que la consommation de l’IA dans les data centers représentait déjà l’équivalent de toutes les tablettes et tous les ordinateurs portables dans le monde !

En tous cas, je sais quoi répondre aux remarques sur le manque d’électricité pour tous si trop de gens passaient au véhicule électrique.

Modifié 11 février par sim_v

[GaeJu]

"Annoncé la semaine dernière par Emmanuel Macron, un immense data center dédié à l'IA devrait prochainement voir le jour en France. Sa puissance de calcul maximale serait d’un gigawatt, il consommerait donc au maximum 4 à 5 TWh/an, soit la consommation de la métropole de Bordeaux (Gironde) et ses 800 000 habitants." 

 

https://www.francetvinfo.fr/environnement/crise-climatique/intelligence-artificielle-la-consommation-electrique-un-defi-pour-l-avenir-de-l-ia_7067012.html

 

Et ce n'est que le début 

[Maxoo]

Le 11/02/2025 à 09:15, sim_v a dit :

Avec toutes les annonces d’implantations de centres de calcul pour l’IA en France. Je me demande ce que va représenter l’empreinte énergétique de ces data centers français par rapport à l’usage des stations de recharge rapide dans notre beau pays.

C'est un énorme problème, en effet, et pas que par rapport à la question de la recharge automobile.

Si, aujourd'hui, notre* parc nucléaire* permet à EDF* d'exporter des quantités considérables d'électricité en Europe, il ne me semble pas déconnant de penser que, dans peu de temps, les conflits d'usage de l'électricité, comme avec l'eau pendant les sécheresses, vont se multiplier.

 

À propos d'eau, d'ailleurs, notre cher président se vante de relancer la construction de centrales nucléaires (et ce n'est pas magique, elles ne vont pas apparaître en masse, et pas avant plusieurs années), mais en omettant de dire que, pas plus loin que trois ans en arrière, en été, les centrales existantes tournaient au ralenti parce que les fleuves dont elles dépendaient pour leur refroidissement ne pouvaient pas encaisser le surplus de calories.

 

Problème qui sera amplifié par les data centers, qui doivent eux-mêmes dissiper des quantités considérables de chaleur dégagée par les serveurs informatiques. Pour celles et ceux qui ne sont jamais rentrés dans une salle serveurs, le bruit engendré par tous les ventilateurs qui tournent à fond en permanence, malgré la climatisation, est insupportable.

 

L'IA, c'est le pire du technosolutionnisme : effets attendus très hypothétiques, mais surconsommation immédiate bien réelle. Sans parler de l'abêtissement de ses utilisateurs et utilisatrices, mais ça, c'était déjà vrai avec les calculatrices, les GPS, et bien d'autres inventions rentrées aujourd'hui dans les mœurs.

 

* Et quoi qu'on pense de ces trois points de détail par ailleurs.

[sim_v]

Donc ce seul data center est bien au delà de la consommation des 20000 points de charge rapide en France si j'estime, au doigt mouillé bien optimiste, un taux d'occupation moyen de 25% et 100 kW fournis.

Modifié 11 février par sim_v

[triphase]

Le 11/02/2025 à 09:52, Maxoo a dit :

 les centrales existantes tournaient au ralenti parce que les fleuves dont elles dépendaient pour leur refroidissement ne pouvaient pas encaisser le surplus de calories.

C'est pas faux, mais pas forcément grave, car en été les besoins en électricité sont moindres et de plus peuvent davantage être couverts par le PV. C'est aussi le moment où le plus de centrales nuke sont à l'arrêt pour maintenance périodique.

[triphase]

Le 11/02/2025 à 09:15, sim_v a dit :

Sur France Info, j’entendais, il y a quelques jours, que la consommation de l’IA dans les data centers représentait déjà l’équivalent de toutes les tablettes et tous les ordinateurs portables dans le monde !

Et ça fait combien en rasoirs électriques?

J'aime bien les unités de mesure "journalistiques". Pour l'électricité on mesure en "tablettes" ou en "foyers". Pour une superficie on utilise généralement l'unité "terrain de foot"! 🤣

[Pafayac]

Le 11/02/2025 à 09:15, sim_v a dit :

Sur France Info, j’entendais, il y a quelques jours, que la consommation de l’IA dans les data centers représentait déjà l’équivalent de toutes les tablettes et tous les ordinateurs portables dans le monde !

C'est curieux, je ne me souviens pas avoir entendu France Info dénoncer la consommation électrique des cryptomonnaies... Pourtant Bitcoin consommait déjà plus que la Norvège en 2021...

 

Le 11/02/2025 à 09:15, sim_v a dit :

En tous cas, je sais quoi répondre aux remarques sur le manque d’électricité pour tous si trop de gens passaient au véhicule électrique.

Répondez leur que la preuve de travail est bien plus consommatrice.

[GaeJu]

Le 27/02/2025 à 07:38, Pafayac a dit :

C'est curieux, je ne me souviens pas avoir entendu France Info dénoncer la consommation électrique des cryptomonnaies... Pourtant Bitcoin consommait déjà plus que la Norvège en 2021...

Quel rapport ? Ou veux tu en venir ? 

 

Aucun gouvernement français n'a jamais fait des investissements publics dans le bitcoin 😄

[Pafayac]

Le 27/02/2025 à 08:05, GaeJu a dit :

Quel rapport ? Ou veux tu en venir ? 

Le rapport c'est la consommation électrique. Ce que je veux dire c'est qu'il ne faut pas regarder uniquement là où les médias braquent le projecteur.

Connaissez-vous l'histoire du fou qui cherche sa clé sur le trottoir ?

Le 27/02/2025 à 08:05, GaeJu a dit :

 

Aucun gouvernement français n'a jamais fait des investissements publics dans le bitcoin 😄

Pas dans le bitcoin, mais dans la monnaie numérique c'est dans les tuyaux. Certes les plus récentes sont conçues de façon à ne pas consommer autant que les anciennes (qui étaient structurellement consommatrices, de façon croissante).

Je suis inquiet des bouleversements sociaux à prévoir à cause de l'I.A. sur laquelle j'ai beaucoup de réticentes. Mais il me paraît curieux de dénoncer la consommation électrique de l'I.A. alors qu'on ne la jamais fait à ma connaissance pour le streaming, par exemple...

 

[danm_cool]

Le 27/02/2025 à 08:34, Pafayac a dit :

Je suis inquiet des bouleversements sociaux à prévoir à cause de l'I.A. sur laquelle j'ai beaucoup de réticentes. Mais il me paraît curieux de dénoncer la consommation électrique de l'I.A. alors qu'on ne la jamais fait à ma connaissance pour le streaming, par exemple...

 

totalement d'accord pour les bouleversements, je pense que la plupart de gens ne se rendent pas encore compte des changements a venir (et ca très rapidement entre 3 et 5 ans), dans mon métier (lié a l'IA) je vois un grand nombre de cas d'usage que vont remplacer des jobs (commercial, support, back office, etc)

par contre le streaming ca consomme très peu en CPU, c'est plutot la couche reseau du coup ce n'est pas comparable, par exemple je vois des projets de training a 100 machines type A100 ou H100 sur une semaine, je vais essayer de faire un calcul pour voir la consommation pour un training de modele

Modifié jeudi à 08:36 par danm_cool

[sim_v]

Oui le streaming a juste obligé les opérateurs à revoir les performances du réseau et revoir leurs accords de pairing.

En termes de consommation, c’est minime.

Encodage une fois (à différentes résolutions/débits) et décodage chez le client sur des processeurs optimisés pour ces tâches depuis des années.

[triphase]

La consommation d'énergie de l'IA, elle a forcément un coût. Qui sera d'une façon ou d'une autre répercuté sur le client. Avoir toutes les réponses de l'IA gratuitement tout le temps, c'est pas tenable. Sauf si l'on arrive à mettre au point des IA "low power". Ce qui est peut-être le cas de deep seek qui se contente de relativement peu de processeurs.

 

Un jour ou l'autre les informaticiens devront se pencher sur un sujet volontairement nié depuis 40 ans, l'efficacité énergétique de leurs programmes. a force d'empiler des couches de logiciel sous prétexte que cela rend la programmation plus facile et que les processeurs sont toujours plus rapides et les mémoires plus grandes et moins chères, on arrive à un gaspillage de ressources incroyable.

 

A une époque, pour calculer "2+2", il fallait 2 ou 4 cycles d'horloge et 3 ou 4 octets de mémoire. Aujourd'hui, cela doit nécessiter un bon milliard de cycles d'horloge et quelques dizaines de mégaoctets... A la grosse louche!

[danm_cool]

Le 27/02/2025 à 10:18, triphase a dit :

La consommation d'énergie de l'IA, elle a forcément un coût. Qui sera d'une façon ou d'une autre répercuté sur le client. Avoir toutes les réponses de l'IA gratuitement tout le temps, c'est pas tenable. Sauf si l'on arrive à mettre au point des IA "low power". Ce qui est peut-être le cas de deep seek qui se contente de relativement peu de processeurs.

 

Un jour ou l'autre les informaticiens devront se pencher sur un sujet volontairement nié depuis 40 ans, l'efficacité énergétique de leurs programmes. a force d'empiler des couches de logiciel sous prétexte que cela rend la programmation plus facile et que les processeurs sont toujours plus rapides et les mémoires plus grandes et moins chères, on arrive à un gaspillage de ressources incroyable.

 

A une époque, pour calculer "2+2", il fallait 2 ou 4 cycles d'horloge et 3 ou 4 octets de mémoire. Aujourd'hui, cela doit nécessiter un bon milliard de cycles d'horloge et quelques dizaines de mégaoctets... A la grosse louche!

Yes yes!!!

On avait fait un projet nlp avec un model roberta (bert) sur Huggins face, le temps de réponse moyen était de 60ms environs, la partie réellement GPU était de moins d'une ms négligeable le reste du code python pour le serving... j'ai déjà travaillé dans le passé dans le logiciel embarqué les contraintes était bien différentes 

[Maxoo]

Le 27/02/2025 à 08:34, Pafayac a dit :

Pas dans le bitcoin, mais dans la monnaie numérique c'est dans les tuyaux. Certes les plus récentes sont conçues de façon à ne pas consommer autant que les anciennes (qui étaient structurellement consommatrices, de façon croissante).

En effet. Au point d'inciter les fabricants de composants informatiques à développer des puces et des cartes spécifiques pour rendre ces calculs un tout petit peu plus rentables. Un gaspillage énorme d'énergie, mais également de temps de cerveau, de matières premières, de ressources fossiles, pour un système passé entre temps de preuve de concept à objet de spéculation massive.

 

Le 27/02/2025 à 10:02, sim_v a dit :

Oui le streaming a juste obligé les opérateurs à revoir les performances du réseau et revoir leurs accords de pairing.

En termes de consommation, c’est minime.

Encodage une fois (à différentes résolutions/débits) et décodage chez le client sur des processeurs optimisés pour ces tâches depuis des années.

Les étapes d'encodage et décodage, bien que constamment optimisées, ne sont pas si légères que ça. Les algos évoluent, se complexifient, de nouveaux apparaissent, rendent les anciens obsolètes. Le tout va plus vite que les puces capables de les gérer, ce qui nécessite de remplacer régulièrement son matériel et de garder son environnement logiciel à jour. Au bout du compte, ça fait un paquet de ressources consommées.

 

Concernant la bande passante des opérateurs, certes elle augmente et doit augmenter rapidement, mais les proxies et les caches disséminés un peu partout sur les réseaux permettent aussi de gommer une bonne partie du trafic. Au prix cependant d'une explosion des besoins en stockage.

 

Bref, ce n'est pas si simple que ça.

 

Le 27/02/2025 à 10:18, triphase a dit :

Un jour ou l'autre les informaticiens devront se pencher sur un sujet volontairement nié depuis 40 ans, l'efficacité énergétique de leurs programmes. a force d'empiler des couches de logiciel sous prétexte que cela rend la programmation plus facile et que les processeurs sont toujours plus rapides et les mémoires plus grandes et moins chères, on arrive à un gaspillage de ressources incroyable.

On n'en prend pas vraiment la direction, hélas. Ces dernières années, avec la virtualisation des serveurs puis la conteneurisation, les surcouches ont continué de s'empiler, encore et encore. On monte des OS sur des OS dans des OS, pour faire tourner un pauvre site en PHP, ou, encore pire, des machines virtuelles (encore d'autres) java. Et avec l'intégration continue, on consomme plus de temps de calcul pour compiler les logiciels que pour les faire tourner. Du délire.

 

Pire, en termes de sécurité, c'est ingérable. Quand on a quatre ou cinq versions différentes d'une même bibliothèque qui tournent en parallèle sur une même machine, bon courage pour combler toutes les failles. Alors on surisole tout, dans de nouvelles couches d'abstraction, pour limiter la casse. Et on met des sondes partout, avec des systèmes de supervision de plus en plus lourds, et de la rendondance sur de la redondance. Et re-gaspillage de ressources.

 

Avec l'IA, on en rajoute encore une tartine : les systèmes sont de plus en plus autonomes, au point que même leurs développeurs ne savent plus comment ils fonctionnent. On paie désormais des palanquées d'ingénieurs pour essayer de comprendre ce que les IA font.

 

Je ne comprends toujours pas comment tout ce merdier ne s'est pas encore effondré sous son propre poids.