Droits de douane a effet rétroactif sur les voitures ET batteries chinoises

[Scub]

Bonjour à tous !
Un ami m'a envoyé ce lien: https://www.boursorama.com/bourse/actualites-amp/l-ue-s-apprete-a-autoriser-des-droits-de-douane-retroactifs-pour-les-vehicules-electriques-chinois-ed5beccee4018302cf85fae4a839daac
Si ça passe, ça va ruer dans les chaumières.... Toutes les voitures électriques (à la louche) construites depuis des années en Europe utilisent des batteries chinoises.. (Et je ne parle pas des Smart et autre Dacia Sprint construites en Chine). Bon, il y a peut-être des batteries sud-coréennes.

 

[Remy]

Le 06/03/2024 à 17:08, Scub a dit :

Toutes les voitures électriques (à la louche) construites depuis des années en Europe utilisent des batteries chinoises..

L'article commence en expliquant clairement que ça ne concernera que les voitures (pas les batteries) importées à partir d'aujourd'hui (6 mars 2024), et sous condition des résultats de l'enquête en cours.

[trankil]

Je ne suis pas surpris par cette démarche de "protectionnisme européen" (ça n'en est bien sûr pas un au sens strict mais on s'en rapproche quand même grandement dans l'idée ).

Le secteur des constructeurs automobiles européens est très puissant (économiquement parlant), emploie de nombreux salariés, et ils ne veulent absolument pas entamer leur rentabilité en se lançant dans une guerre des prix dont ils se disent qu'ils ne sortiront peut être pas gagnants face aux chinois. Ils n'ont donc pas beaucoup d'autres options que de s'en prendre aux "fauteur de trouble" et en les pénalisant financièrement autant qu'ils le peuvent (taxe à l'import, suppression du bonus en france, etc ...) 

 

Je ne sais pas si cette future taxe sera réellement gagnante pour ces constructeurs Européens ou même pour l'Europe plus globalement (eu égard aux éventuelles mesures que ne manquera pas de prendre la Chine) mais je pense par contre que le consommateur européen sera perdant.

[cornam]

Surcapacités productive et montée en gamme : l’industrie chinoise ébranle les usines européennes et américaines

Alors que les surproductions de l’empire du Milieu, dont la qualité monte, mettent en péril les industries du Vieux Continent et des Etats-Unis, Pékin assume cette stratégie, accusant les Occidentaux de mauvaise foi.

 

Des milliards de subventions

Bruxelles, de son côté, présentera, juste après le résultat des élections européennes, les conclusions de son enquête sur les subventions de l’Etat chinois à la production de véhicules électriques. L’adoption de taxes douanières en réponse fait peu de doutes. Pékin menace de représailles, et égrène les secteurs qui pourraient être visés : porc, cognac, grosses cylindrées, aéronautique…

La problématique, côté européen, est d’établir que le soutien étatique chinois est plus massif que les aides pratiquées ailleurs. Sur ce point, les conclusions d’une étude publiée en avril par l’Institut sur l’économie mondiale de Kiel, en Allemagne, sont sans appel. « Le niveau de subventions est bien plus élevé en Chine que dans les pays de l’UE [Union européenne] ou de l’Organisation de coopération et de développements économiques. Selon la méthodologie, c’est entre trois et neuf fois plus élevé », dit Dirk Dohse, le directeur de recherche de l’institut. Ces chercheurs estiment notamment que le champion BYD a reçu environ 2,1 milliards d’euros de subventions directes en 2022, l’équivalent de 3,5 % de son chiffre d’affaires.

Subventions, surcapacités… Le diptyque est bien connu dans l’économie chinoise. Bien plus que dans les autres grandes économies, le pouvoir central fixe une ligne directrice, par le biais de plans quinquennaux et de multiples courroies de l’Etat-parti. Puis les provinces, villes et cantons font la course les uns avec les autres pour surperformer face aux exigences de la capitale. Chacun veut son usine.

(...)

Déséquilibre macroéconomique

Un économiste chinois de renom, Huang Yiping, de l’université de Pékin, soulignait toutefois dans un entretien au journal Economic Observer début mai que les surcapacités, sans être actuellement « généralisées », sont un problème régulier. « La raison la plus fondamentale est le déséquilibre macroéconomique, à savoir plus d’investissement et moins de consommation », disait-il.

Ce même professeur Huang, membre du Comité de politique monétaire de la banque centrale, conseillait fin mai, constatant la montée des tensions avec les Etats-Unis et l’UE, de lancer un « plan Marshall chinois » de la transition en dirigeant les produits issus des surcapacités vers les pays en développement.

Pour les marques automobiles européennes, l’adoption par l’UE de droits de douane pourrait n’offrir qu’un court répit. La nouvelle compétitivité des constructeurs chinois est telle qu’elle pourrait éroder leurs parts de marché malgré les digues hissées aux frontières de l’Union. La question fondamentale sera de savoir non pas si les concurrents chinois sont subventionnés, mais si là est leur premier atout.

Car la montée en qualité est bien réelle. Ainsi le français Orano, ex-Areva, qui montrait aux Chinois, il y a quelques années encore, comment faire une centrale nucléaire, a-t-il dû s’associer en 2023 avec le chinois XTC pour apprendre à faire des batteries en France.

Une certaine fierté

Les marques chinoises, entre elles, se trouvent déjà dans une telle concurrence qu’elles doivent être en mouvement accéléré pour se maintenir. En 2011, le patron de Tesla, Elon Musk, éclatait de rire lorsqu’une journaliste l’interrogeait sur BYD. Il rétorquait : « Vous avez vu leur voiture ! » En janvier 2024, alors que les ventes de la marque de Shenzhen dépassaient celles de Tesla, M. Musk prévenait que les constructeurs chinois allaient « démolir » leurs concurrents occidentaux sans barrières douanières, « ils sont extrêmement bons ».

Cette ascension ne va pas sans nourrir une certaine fierté. « Je peux comprendre que les Occidentaux craignent que le prix des voitures chinoises soit trop faible, ils pensent que c’est du fait des subventions, mais je crois que la réelle force derrière ces bas coûts est l’échelle de notre économie, l’ampleur de notre industrie, avance Lan Xiaohuan, non sans un air victorieux. Quoi que vous vouliez produire, la Chine est la plus efficace sur le coût. Nous avons la meilleure main-d’œuvre, la meilleure chaîne d’approvisionnement, les meilleures infrastructures. Bien sûr que nos produits sont moins chers. »

Modifié 3 juin par cornam
source : https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/06/03/le-grand-deni-chinois-sur-les-surcapacites-de-production_6237003_3234.html

[Tech21]

Une solution pour les chinois pour éviter la taxe, pour une fois Tavares a de l'avance/

https://www.automobile-magazine.fr/toute-l-actualite/article/43455-les-premieres-voitures-chinoises-produites-chez-stellantis-arrivent-chez-nous

 

Modifié 23 juin par Tech21