Francois-Xavier

Nooooon. Je n'irais pas jusqu'à dire que ça s'est mal passé. Disons que ça a été... compliqué. Et il faut dire que je suis parti conscient et volontaire. Donc pas de regrets. C'est surtout pour les nouveaux dans le domaine que je m'interroge. Pour ceux qui vont passer par la concession, sans passer par Automobile Propre (et autres forums). Et merci à @Forhorse pour les superchargeurs Tesla : j'ai vu qu'il y en avait dans un Auchan pas loin. Peut-être pour la prochaine expérience !

Bonjour à tous, Je voulais prendre le temps de rapporter ma première expérience en voiture électrique. Attention donc : ça va être long. En réalité, ce n’est pas ma première expérience puisque je suis déjà passé par une Zoé en partage sur Paris. Mais là on parle de conduite sur plusieurs jours. Pour ceux qui n’aurait pas envie de lire jusqu’au bout : le problème ce n’est pas la voiture, c’est la recharge. Pour commencer, donnons du contexte : je conduis une Prius Plus de 2012 (convertie au E85). Je vis en appartement, du côté de Vitry-sur-Seine, avec un parking en sous-sol sur deux niveaux dans une copropriété. La prise de recharge est pour le moment exclue : trop de contraintes techniques, et une pré-installation à venir. Pour une semaine, le travail m’a permis de louer une voiture électrique. A l’origine ce devait être une e-208 (ou équivalent). Au moment de récupérer la voiture le samedi, on me propose une BMW i3, mais je n’avais pas la fiche technique en tête. Je sais que je vais prendre l’autoroute dans la semaine, des choses à transporter, les filles à emmener (les portes antagonistes par forcément idéales en famille). L’Enyaq m’a été proposé en alternative, et ça m’allait plutôt bien. Me voici donc avec une Skoda Enyaq 80 SportLine en robe bleue. Une belle voiture et plutôt bien équipée. Elle fait plutôt bonne impression sur mon entourage. Quelques balades de courte distance dans le week-end, histoire de prendre en main le bestiau. Une petite tournée dans le Vexin le lundi. Le mardi elle reste au garage, et je prévois de récupérer suffisamment de charge en soirée pour voyager au Mans le mercredi. Pour cela, je prévois d’aller faire les courses chez Leclerc. C’est là que les ennuis commencent… Pas mal de véhicules sont déjà en charge mais il reste de la place. Je me positionne sur l’une des places, branche la voiture, passe la carte Freshmile, début de charge, puis refus. Je recommence donc, cette fois la charge se lance. Serein, je pars donc faire mes quelques courses. A ce niveau je précise un regret : s’agissant d’une voiture de location, je ne peux pas paramétrer l’application MySkoda pour avoir un suivi. Mes seuls moyens pour s’assurer que tout se passe bien est de surveiller la charge en restant dans la voiture, ou en faisant confiance… Mal m’en a pris sur ce coup puisque la charge s’est manifestement interrompue quelques minutes après que j’aie tourné le dos. Pour la route du lendemain, je décide donc de me rabattre sur une borne Total. Manque de chance, lorsque j’arrive un véhicule est déjà en train de charger. Son propriétaire s’est absenté : pas moyen de savoir pour combien de temps. Par ailleurs, le conducteur d’une Kia e-Soul attend juste à côté. Je tente une autre borne Total : en panne. Je me rabats sur l’une des bornes 22 kW de la ville d’Ivry-sur-Seine. Là c’est un nouveau fiasco, puisque malgré mes diverses tentatives sur les deux prises T2, la charge n’a jamais voulu se lancer. Un peu plus tard, je retourne sur la borne Total qui est cette fois-ci disponible. Cette fois la charge se passe bien, ce qui me rassure pour le lendemain. Le mercredi, je pars donc en direction du Mans. Sur la route, je m’arrête au niveau de Chartes, et j’en profite pour me brancher sur une borne Ionity. J’ai souvent entendu du bien du réseau et je suis confiant. Je ne suis pas déçu : la charge se lance tout de suite et j’ai pu la voir monter à 62 kW. Je repars après une vingtaine de minute pour arriver chez mon client au Mans chez qui je passe la journée. Je décolle du Mans avec 100 km de portée au compteur. Ce compteur je le trouve envahissant : pas moyen de le cacher et on passe les premier temps l’œil rivé dessus (une mise à jour à venir permettrait de le remplacer par un pourcentage). Premier arrêt donc sur une borne Total sur l’aire de Sargé-Le Mans. Là il se passe deux choses : je trouve que la puissance fournie n’est pas au top. Bien sûr il peut y avoir diverses raisons liées à la voiture et la batterie, pas forcément dans des conditions idéales. Mais comparé à la charge du mardi soir je constate que c’est plus long. Un autre souci : la charge s’interrompt sans raison apparente. Après deux essais, je laisse tomber. Je sais qu’il y a une Ionity un peu plus loin. Arrivé sur l’aire de Villaine-La-Gonais, j’adopte une stratégie un peu différente par rapport au matin : on a sur la zone de recharge plusieurs bornes en 350 kW, mais aussi une en 50 kW. L’Enyaq 80 ne peut de base charger qu’en 50 kW. Pourquoi je m’embêterais alors sur une borne 350 kW avec surtout un tarif double ? Je vois alors passer un autre conducteur d’Enyaq. Il me regarde tel un hurluberlu, l’air de dire « pourquoi il se branche là ? ». Je repars après une demi-heure, puis fais une pause un peu plus tard après Chartres (oui, je ne suis pas un gros conducteur). Tiens : je retrouve mon alter-ego en train de se recharger. Je me remets de nouveau sur une Ionity 50 kW. C’est reparti après un quart d’heure, et direction la maison. Compte tenu que la voiture doit être rendue le samedi avec 80 % de charge, je dois prévoir encore quelques charges. Le jeudi soir je retourne donc vers la borne Total d’Ivry. Là, j’ai droit à une nouvelle aventure : il y a déjà une voiture en place. Ça encore, ce n’est pas trop gênant puisque le conducteur me cède la place après une dizaine de minutes. Au moment de me brancher, je me rends compte qu’une 508 est également en train de charger. Je me branche quand même, et le couperet tombe peu de temps après : la puissance de charge est répartie entre les deux véhicules et je plafonne à 33 kW. La charge va être plus longue que prévue. J’abandonne après 36 min : on verra demain, et j’ai un plan en tête. Au final, pour la dernière recharge, je suis allez sur l’une des bornes mises à dispositions par la ville de Franconville. 22 kW, plafonné à 11 kW sur l’Enyaq. Après 4 heures, j’avais une voiture prête à être livrée. De toutes ces expériences, j’en suis arrivé à la conclusion que je n’étais pas encore prêt pour la voiture électrique. Pour être plus précis, je ne suis pas encore équipé pour : l’idéal aurait été de pouvoir charger à domicile, ou au travail. D’ailleurs charger au travail je l’ai fait, mais avec un chargeur de 2,3 kW emprunté d’un Range Rover. Il aurait été de bon ton que soit fourni avec la voiture de location un chargeur de 3,7 kW. Et même avec ça, cela ne m’aurait pas grandement sauvé. Je me suis fait un tableau pour mieux se rendre compte de la distance récupérée sur les recharges. En ce qui me concerne, j’obtenais des 18 kWh / 100km en cycle mixte et 22 kWh / 100 km sur autoroute. En regardant le tableau, on voit assez vite que les quelques heures passées au bureau me permettaient simplement de compenser le trajet domicile-travail (88 km), et pas les visites. L’idéal pour moi aurait donc été de pouvoir se charger la nuit. Cela m’aurait également évité de m’appuyer sur les infrastructures de recharge, avec leurs tarifications qui me laissent un gout amer. Je m’explique : en l’état actuel, la majorité s’appuie sur une tarification au temps. Dans cet article, on peut lire que l’AFIREV défend ce mode de facturation par la notion de service vendu. Ce point de vue, je l’entends et je l’intègre sans problème : quand je vais sur une borne Ionity, je sais qu’elle coute cher, mais je sais aussi qu’elle va fonctionner et envoyer le maximum de ce que peut recevoir la voiture, ou de ce que peut fournir la borne. À côté de cela, je suis arrivé sur certaines bornes où je n’avais que 52 % de la puissance annoncée, cela au même tarif. Rien n’empêche ainsi aujourd’hui un opérateur d’annoncer une puissance et de brider les bornes pour faire rester les gens plus longtemps. Lorsque l’on va faire le plein d’essence, le distributeur va s’arranger pour que la pompe envoie un maximum d’énergie dans un minimum de temps, afin d’enchainer les clients. Avec cette facturation au temps, le calcul de rentabilité est différent. Je garde ainsi un avis partagé sur les stations Total, et ma meilleure expérience a été sur la borne de Franconville puisque cela aura été la plus efficace. Tant que je suis à râler sur Total, je me demande bien s’ils ont bien pris la mesure du marché : deux stations refaites à neuf à la porte d’Aubervilliers. On y voit de l’essence, du diesel, de l’E85, du GNC (je ne connaissais même pas)… et deux points de recharges en enfilade, collés à côtés des gonfleurs. J’aurais bien voulu tester le réseau BeLib sur Paris, ou la recharge sur bornes Tesla, mais je n’ai pas eu le temps pour ça. L’expérience au final aura été intéressante. A une époque, je m’étais demandé s’il était possible de vivre en voiture électrique sans prise à domicile, et aujourd’hui je pense pouvoir affirmer que cela pourrait être rapidement décourageant. Celui qui se lancerait dans une telle aventure devrait s’assurer qu’il a près de chez lui (à distance raisonnable) des stations de charges fiables. Reprendre la Prius a été un choc en termes d’agrément : ce n’est pas la philosophie de ces voitures qui cherchent surtout l’efficience. Ce silence, et ce confort de conduite de la voiture électrique, j’y reviendrai pour sûr. Mais avant ça, je veux ma prise à la maison. Note : certains vont faire remarquer que l’Enyaq 80 peut charger en 135 kW. Pour être clair, il s’agit d’une option que ne vont pas forcément prendre les loueurs. Sixt affiche ainsi 50 kW sur son site. Je me suis donc basé là-dessus. J’aurais néanmoins fait une charge à 62 kW.

Bonjour à tous, Depuis le temps que je consulte le site, je croyais que j'étais inscrit. Et bien voilà qui est fait. François-Xavier pour vous servir. 43 ans en couple et des enfants. Je roule aujourd'hui en Prius Plus, et demain en Model 3, ou Y ou Kia EV6. Enfin on verra... Je circule en région parisienne, à 80% du temps en deux roues. Bien à vous !