Bonjour ID3
Merci pour vos remarques qui j'espère n'ont pas pour but de clore le débat mais d'avancer dans la réflexion commune.
Vous avez mille fois raison dans le cadre des comportements actuels des acteurs en présence.
Mais l'objectif est le remplacement total de 38millions de voitures thermiques par autant de voitures électriques dans un délai de 10 à 15 ans.
Fabriquer 38millions de batteries au lithium pour des voitures à 400km d'autonomie représente 15.2 millions de tonnes de batteries à produire ou à importer, sans compter le renouvellement.
Se contenter de voitures à 50 ou 100 km d'autonomie réduirait peut-être le besoin à 3.8 millions de tonnes.
En admettant qu'il faille mettre en service un parc d'un million de batteries sur remorque, avec des charges de 200 et 400kg
(200 à 400km supplémentaires) il faudrait produire 300 000 tonnes de batteries.
Soit au total 4.1 millions de tonnes au lieu de 15.6 millions de tonnes.
C'est plus à la portée de nos industries.
Du point de vue de l'automobiliste, vous et moi:
Nous rêvons d'une voiture électrique à un prix catalogue égal ou inférieur à la voiture thermique.
Actuellement, l'état à coups de milliards de subventions nous incite à acheter des voiture trop chères dont nous n'utilisons l'autonomie que 2% du temps. Nous passons 98% du temps à promener 300kg de trop qui nous ont coûté 15000 euros.
La voiture électrique qui m'est proposée, c'est d'abord une batterie monstrueuse qui occupe de l'espace, qui pèse la moitié du poids de la voiture et qui coûte une fortune.
Que vaudra ma batterie dans 5 ans, dans 10 ans ? Pourrais-je revendre ma voiture si la technologie évolue ?
Du point de vue de l'état, vous et moi aussi, nos impôts !
Le développement de l'automobile électrique exige un investissement massif qui justifie un déficit abyssal subventionné par la BCE. Pour inciter l'automobiliste à changer de voiture, on lui propose une subvention de 5000, 7000, 10000 euros.
Hors de portée du budget de l'état et insuffisante pour le bénéficiaire.
Il faut réorienter le flux de subventions publiques du particulier vers le collectif.
Du point de vue des constructeurs.
Il faut produire des voitures électriques qui coûtent moins cher que les voitures thermiques.
Actuellement, l'argument le plus vendeur pour la voiture électrique, c'est l'autonomie : donc le constructeur vend une batterie de 400kg trop lourde, trop encombrante et beaucoup trop chère.
On pourrait proposer l'autonomie en option : en gros, l'autonomie c'est 1km par kilo de batterie qui coûte 50 eur/kg,
Ce qui représente 20 000 eur pour 400 km d'autonomie.
Au catalogue, les modèles devaient être proposés avec une batterie de 50, 100, 200, 300 ou 400kg
pour une autonomie de 50, 100, 200, 300, 400 km
et pour un prix de 2500, 5 000, 10 000, 15 000, 20 000 euros à ajouter au prix de base de la voiture.
(Avec un avantage pour les petites batteries car la voiture moins lourde ferait plus de km par kwh embarqué).
Le prix d'une voiture électrique avec 50 kg de batterie devrait être compétitif avec la voiture thermique et se passer de subvention.
Du point de vue des fabricants de batterie (la SAFT essentiellement)
Ils sont l'acteur principal de la voiture électrique.
Ils auraient deux clientèles distinctes :
Les constructeurs automobiles pour les batteries de voiture particulières,
Les sociétés d'autoroutes et les supermarchés pour les batteries attelées en location.
S'il faut subventionner massivement un des acteurs, ce sont bien les producteurs de batteries.
Bien entendu, la subvention devra être conditionnée à la conclusion d'un accord avec les constructeurs pour un standard de connexion et d'attelage.
Une fois le système lancé, on peut compter sur la bourse pour investir massivement et rembourser les subventions de départ.
S'il faut subventionner le particulier, il faut subventionner la mise aux normes des voitures actuellement chargées par l'avant.
Du point de vue des sociétés d'autoroutes.
Il faut investir massivement dans l'acquisition et la maintenance d'un parc de batteries roulantes.
A la différence de l'automobile individuelle qui parcourt en moyenne 10 000 km par an, la batterie attelée en location pourrait parcourir 100 000, voire 200 000 ou 250 000 km dans l'année, donc s'amortir beaucoup plus vite et se renouveler en cas d'évolution de la technologie.
Il faut aussi prévoir des parkings avec recharge aux entrées et sorties d'autoroutes. Pour éviter les bouchons, les points d'attelage et de dételage pourraient être multipliés sur les aires de repos.
A 0.10 eur voire 0.20 eur par kilomètre pour une batterie attelée, les sociétés d'autoroutes pourraient voir augmenter largement leur chiffre d'affaires.
Une objection concerne l'irrégularité de la demande. Celle-ci pourrait être lissée par des tarifs différents, de jour, de nuit, de pointe, de week-end, tarifs réduits pour le retour dans les périodes de transhumances.
On peut compter sur l'imagination des sociétés d'autoroutes, à l'image des compagnies aériennes ou de la SNCF.
Du point de vue des sociétés de parkings.
Si la voiture électrique perd en autonomie, il faut beaucoup plus de points de recharge. On pourrait multiplier les places connectées dont le péage serait plus cher. Il n'est pas nécessaire de les interdire aux voitures à essence, mais le prix de l'heure serait dissuasif pour la voiture non connectée.
Les supermarchés.
Ils disposent de parking importants et pourraient avoir des places de recharge et des batteries roulantes en location.